Cosmos et ordre social
Tous ces êtres invisibles sont généralement l'objet d'un culte qui a souvent tendance à masquer la prééminence de Dieu. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les rites africains paraissent fréquemment entachés de magie : Dieu, qu'on ne saurait "manipuler", a mis à la disposition des hommes le monde des esprits dont on peut marchander les faveurs par le biais des sacrifices.
Ainsi vécue, la religion peut alors tendre vers le fétichisme : la divinité elle-même disparaît derrière l'objet qui devient en lui-même le destinataire du culte.
Généralement, les Africains ne se perdent pas en de grandes spéculations sur leurs croyances : la religion est davantage du domaine du vécu que de la théologie.
Il importe en effet que l'homme se situe dans l'univers et qu'il se donne les moyens de vivre en harmonie dans la société, telle qu'elle a été organisée par les ancêtres.
La religion traditionnelle a donc pour double but d'intégrer les individus dans le cosmos et de perpétuer l'ordre social.