Les tisserands et les sculpteurs
Le tisserand, à l'instar du forgeron, maîtrise un art complexe qui fait de lui un créateur, sans qu'il soit pour autant le dépositaire d'un pouvoir mystique. Cependant, certains rites peuvent être liés à l'exercice du tissage.
Le métier à tisser est très répandu en Afrique occidentale. Si la superstructure est des plus élémentaires (mobilité oblige puisque le tisserand est fréquemment un artisan itinérant), les accessoires sont d'une facture très soignée : navettes, peignes et surtout étriers de poulies sont parfois d'authentiques chefs-d'œuvre.
Les motifs de tissage sont porteurs de messages : chez les Ashanti du Ghana, ils reflètent la hiérarchie sociale et nul ne saurait porter un pagne qui ne correspondrait pas à son rang.
Le sculpteur, enfin, occupe aussi une place prépondérante. En principe, il travaille sur commande, respectant les canons esthétiques de sa culture, mais il est libre d'exprimer sa sensibilité créatrice.
Ses outils se réduisent au minimum : herminette, couteau, grattoir, gouge et aussi certaines feuilles abrasives qui servent au polissage.
La nature des bois employés est assez variée : en règle générale, les bois tendres et légers sont réservés aux masques, alors que les statuettes sont réalisées dans des essences plus denses et donc moins périssables.
La patine noirâtre et croûteuse résulte des libations de sang versées sur des objets voués au culte. La patine rouge est sans doute due aux onctions répétées d'huile de palme ou de cola.
Dans certaines régions, par exemple chez les Fon et les Yoruba, on utilise des pigments naturels ocres, blancs ou bleus, qui sont de plus en plus remplacés par des peintures d'importation aux tons plus criards.